L’Est du quartier de Vedado, à La Havane

Publié le 12 septembre 2013 | Temps de lecture : 7 minutes

 
La capitale cubaine s’est développée d’Est en Ouest à partir de la baie de La Havane. Après la Vieille ville et le quartier de Centro, Vedado fut le troisième territoire ouvert au développement urbain de la capitale. Il est aussi peuplé que le quartier de Centro, tout en ayant plus du double de sa superficie : la densité de la population y est donc moindre.

Au début de la période coloniale, il était interdit de construire sur ces terrains afin de voir venir de loin toute flotte ennemie. D’où le nom de Vedado, qui signifie interdit en espagnol.

Pendant longtemps, Vedado fut une colline boisée entourée d’immenses exploitations agricoles (ou haciendas).

En 1870, on n’y comptait que vingt maisons. Le développement du quartier n’a réellement débuté qu’à la fin du XIXe siècle et a atteint son apogée dans la première moitié du XXe siècle.

Considéré comme un modèle de développement urbain, il est caractérisé par la combinaison harmonieuse de maisons de style, alignées le long de ses rues en damier bordées d’arbres.

Dans la partie orientale du quartier (celle qui fait l’objet du présent diaporama), les rues est-ouest portent un chiffre alors que les rues nord-sud sont identifiées par une lettre.

Responsable de son aménagement dès le départ, l’ingénieur Luis Yboleón Bosque a conçu le plan de développement du quartier en 1859, soit un an avant celui qui a donné naissance au quartier de l’Eixample à Barcelone.

Le plan cubain, parfaitement respecté, prévoyait des quadrilatères carrés, d’une centaine de mètres de chaque côté, sauf pour ceux entre les rues C et D (de 80m de large) et ceux entre D et E (de 120m de large).

Contrairement à l’Eixample, les maisons ne sont pas collées les unes aux autres, mais sont généralement entourés de verdure (comme c’est le cas des maisons des banlieues montréalaises). Quinze pieds (environ cinq mètres) de distance était prévus minimalement entre chaque maison et la rue; cette distance était plus grande le long des avenues.

Nous nous promènerons dans ce quartier du nord au sud, en papillonnant d’Est en Ouest. Précisons que l’hôtel Nacional et le Musée napoléonien, tous deux situés dans la partie Est de Vedado, ne seront pas abordés ici parce que vus séparément.

Notre visite débute brièvement sur le Malecón, cette voie rapide située le long du détroit de Floride et qui constitue la frontière nord du quartier. Le long de cette voie s’alignent une bonne partie des hôtels modernes de Vedado. À 0:07, c’est le stade José Martí.

De 0:10 à 0:31, nous visitons un centre commercial situé au tout début de l’avenue de la Promenade (appelée Paseo, ce qui signifie promenade en espagnol). Cette avenue sépare la partie Est de la partie Ouest de Vedado.

À 0:33, nous nous sommes déplacés au nord-ouest de l’avenue des Présidents. À 0:35, c’est la Casa de las Américas, une institution culturelle qui vise à promouvoir les échanges entre artistes et écrivains des Amériques.

Construit en 1927, l’hôtel Presidente offre 158 chambres réparties sur dix étages, le tout imprégné d’un charme légèrement désuet (de 0:43 à 0:46).

De 0:55 à 2:13, nous visitons le Museo de la Danza. À 0:59, nous avons un aperçu de la double comptabilité nécessité par l’utilisation de deux devises différentes; la monnaie nationale (MN) par les Cubains, et les pesos convertibles (ou CUC) par les touristes.

Ce musée est en réalité dédié au ballet. Il a été créé à partir des objets et souvenirs de la chorégraphe et ballerine Alicia Alonso, qui a fait de La Havane le deuxième centre mondial d’excellence pour le ballet, après celui du Bolshoï.

On y trouve des chorégraphies notées — puisque le ballet possède son propre système de notation — des programmes originaux qui ont marqué l’histoire de cette discipline, des costumes, des photos dédicacées des plus grands danseurs du XXe siècle, des affiches, des croquis de décors et de costumes, des coiffes de Mme Alonso, de même que les décorations et honneurs que celle-ci a reçus (dont le titre d’officier de la Légion d’honneur, en 2003).

À 2:15, voici l’édifice (d’inspiration française) du Musée national des Arts décoratifs, en rénovation au moment de ma visite.

Beaucoup de résidences de cette partie de Vedado ont été construites dans les années 1920, à la suite de la flambée du prix du sucre qui a marqué la première Guerre mondiale et les années qui suivirent.

Construite en 1920, la Maison de l’Union nationale des écrivains et artistes de Cuba (de 2:45 à 3:02) est un endroit charmant, baigné de verdure, dont l’escalier en tire-bouchon est décoré d’un très beau vitrail Art nouveau.

Sur l’avenue des Présidents, l’Alliance française de Cuba (de 3:10 à 3:16) donne des conférences et monte des expositions qui font la promotion de la France.

De 3:21 à 3:42, nous visitons l’église Saint-Jean-de-Latran, construite dans les années 1880. Ses vitraux, quoique conventionnels, sont remarquablement bien exécutés.

À 3:51, c’est le Salon rouge où logeait le grand casino de l’hôtel Capri (autrefois centre de la mafia américaine à Cuba).

La Rampa est une avenue est-ouest qui traverse le Vedado. Près de l’hôtel Habana Libre (que nous verrons dans un moment), les trottoirs sont décorés de marqueterie de terrazzo.

Construit en 1957, l’ancien hôtel Hilton est appelé Habana Libre depuis la Révolution (de 4:24 à 5:13). C’est le plus haut édifice de la ville. La fresque qui orne sa façade (intitulée « Carro de la Revolución », ce qui signifie Voiture de la Révolution) est de l’artiste Amelia Peláez.

La crèmerie Coppelia est la plus grande au monde. Dans un parc situé de biais par rapport au Havana Libre, cette institution sert en moyenne 30 000 clients par jour (de 5:15 à 5:24).

En principe, on n’y accepte que de la monnaie nationale. Mais comme les touristes ne sont pas censés avoir de cette devise, on a aménagé pour eux un comptoir un peu à l’écart (de 5:21 à 5:23) où les pesos convertibles sont acceptés et surtout, où il n’y a pas de file d’attente.

Dans le film cubain Fraise et chocolat, Diego (le personnage homosexuel) y commande une glace à la fraise. On raconte que dans les mois qui suivirent la sortie de ce film immensément populaire, les hommes cubains évitèrent de commander cette saveur, de peur de donner naissance à des rumeurs quand à leur orientation sexuelle.

De 5:25 à 5:37, adjacente au Paseo, voici l’église Sainte-Catherine-de-Sienne. Il s’agit d’une église paroissiale sans prétention dont l’autel situé au fond du côté droit de la nef est en argent (à 5:32).

Érigé en 1936 sur l’avenue des Présidents, le mémorial à José-Miguel Gómez est une œuvre impressionnante du sculpteur italien Giovanni Nicolini.

De 6:06 à 6:35, nous visitons différents pavillons de l’université de La Havane, fondée en 1728 grâce à une bulle papale, et déménagée sur son site actuel en 1902. Le cœur du campus est occupé par un petit parc charmant (à 6:13) appelé Plaza Ignacio Agramonte, du nom d’un héros de la première guerre d’indépendance cubaine.


Voir aussi :
Liste des diaporamas du premier voyage à La Havane
Liste des diaporamas du second voyage à La Havane

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