Quatre suggestions à Microsoft

25 août 2013


 
Le départ de Ballmer

Vendredi le 23 août 2013, on apprenait l’intention de Steve Ballmer de quitter la direction de Microsoft d’ici un an, plus précisément dès qu’on lui aura trouvé un successeur.

Entré chez Microsoft à la demande de Bill Gates en 1980, il est devint le patron vingt ans plus tard. Directeur financier, chargé des ressources humaines, patron des ventes, puis chef de direction, Ballmer aura été un leader brillant, dominateur et sans jugement.

À son arrivée à la tête de l’entreprise, Microsoft comptait le plus grand nombre de génies informatiques au monde. Mais le tempérament colérique et l’égo démesuré de Ballmer ont fait fuir les employés les plus créatifs. Si bien que peu à peu, Ballmer s’est retrouvé entouré de béni-oui-oui.

Pendant la décennie où il a dirigé l’entreprise, rien de réellement innovateur n’a été créé par Microsoft. Même l’interface nouvelle de Windows 8, n’est qu’un paravent qui masque un vieux système d’application mal conçu et sujet aux attaques des virus informatiques.

Profitons du renouvellement à la tête de l’entreprise pour exprimer ci-après quelques souhaits destinées à dépoussiérer Windows.

Le Plug and Play intégral

Le Plug and Play permet aux périphériques d’être reconnus automatiquement par le système d’exploitation dès le branchement du matériel, sans avoir à redémarrer l’ordinateur. Cela a considérablement simplifié l’utilisation de périphériques comme les clés USB.

Mais si vous achetez un nouveau portable fonctionnant sous Windows, vous ne pouvez pas y insérer le disque rigide de votre ordinateur précédent et espérer que tout fonctionnera comme avant.

Pourquoi ? Parce que les pilotes nécessaires au bon fonctionnement de votre machine sont enregistrés sur son disque rigide. Donc votre ancien disque rigide contient les pilotes de votre ancien ordinateur, pas ceux nécessaires à votre nouvelle machine. En démarrant celui-ci, vous aurez toute une série de messages d’erreur et finalement, Windows sera incapable de fonctionner.

La solution est pourtant simple. Tous les périphériques devraient posséder une mémoire flash — c’est-à-dire une mémoire dont les données sont conservées même lorsque l’alimentation électrique est coupée — suffisamment grande pour conserver en mémoire le pilote qui est nécessaire à son bon fonctionnement.

Lorsque le fabricant crée une version améliorée de ce pilote, la mise à niveau se ferait en copiant la nouvelle version dans cette mémoire (tout en conservant l’ancienne version au cas où à l’essai, l’utilisateur préférerait retourner à l’ancienne version).

Le Plug and Play intégral faciliterait donc la mise à niveau de n’importe quel ordinateur : tout fonctionnerait avec tout.

En finir avec la base de registre de Windows

La base de registre est un fichier central dans lequel toutes les applications enregistrent leurs paramètres : code d’activation, date limite d’utilisation, derniers fichiers utilisés, préférences de l’utilisateur, etc.

À chaque fois que vous amorcez Windows, même si vous n’utiliserez que quelques logiciels au cours de cette séance de travail, le système d’exploitation prend connaissance de cet immense fourre-tout. Tout cela ralentit inutilement votre ordinateur.

À mon avis, la base de registre devrait être scindée de manière à ce que les paramètres de chaque application soient inscrits dans un petit fichier situé dans le même répertoire que l’exécutable qui en a besoin.

Lorsque cet exécutable veut lire ou écrire dans l’immense base de données de Windows, cette tentative serait bloquée par le système d’exploitation et détournée vers le fichier spécifique de l’exécutable. Si ce fichier n’existe pas, Windows devrait lire l’information que l’application désirait obtenir de la base de registre, la lui fournir, tout en copiant ces données dans le fichier local de l’exécutable afin que le tout se fasse localement la prochaine fois.

Et à moins que l’éditeur d’un logiciel n’ait prévu un mode de protection qui vise à empêcher la copie, pour utiliser une application sur un nouvel ordinateur, il suffira de copier son répertoire et ses sous-répertoires sur un autre ordinateur pour qu’il y fonctionne parfaitement. Fini la corvée d’installer un logiciel. Vous pourriez même trimbaler une application sur une clé USB, du bureau à la maison, et l’utiliser où vous voulez.

Des alias partout, pour tout

À mon avis, tous les fichiers et répertoires devraient porter un nom secret, complètement indépendant de celui choisi par l’utilisateur. Donc, lorsque Word veut charger le dernier texte sur lequel vous avez travaillé, il devrait toujours le trouver même si entretemps, vous l’avez renommé à l’aide de l’explorateur de Windows ou si vous l’avez déplacé ailleurs. C’est déjà le cas sur les ordinateurs d’Apple.

De la même manière, si vous modifiez le nom d’un répertoire, tous les raccourcis qui pointent vers ce répertoire devraient fonctionner quand même parce qu’à l’interne, ils pointeraient vers le nom secret de ce répertoire et non le nom que vous utilisez (et qui aura été mis à jour partout).

Cliquer pour tout et pour rien : une plaie

Critiquée de toutes parts pour la vulnérabilité de son système d’exploitation, Microsoft s’est contenté d’apposer des cataplasmes boiteux sur un système d’exploitation fondamentalement déficient.

Le cataplasme le plus stupide est sans aucun doute cette pseudo « boite de dialogue » — il s’agit plutôt d’un avertissement — demandant une confirmation à chaque fois que l’utilisateur démarre un logiciel qui n’est pas fait par Microsoft.

Personne chez Microsoft n’a eu l’idée d’ajouter une case à cocher disant : « Ne me posez plus cette question ». Non, non. De la première à la millième fois, Windows va vous écœurer avec la même question.

Entre nous, qui double-clique un raccourci si ce n’est pas dans le but de charger cette application ? Alors pourquoi demander une confirmation ?

La raison officielle, c’est que seul l’utilisateur peut cliquer un bouton, à la différence d’un virus. Donc toutes ces boites de dialogue visent à protéger l’ordinateur de l’utilisateur contre l’exécution automatique de virus. Cette explication ne tient pas debout.

Lorsque l’utilisateur double-clique un raccourci ou son exécutable, cela génère des événements spécifiques; en d’autres mots, Windows peut faire la distinction entre la requête d’exécution d’un logiciel déclenchée par la souris de l’utilisateur et une requête indépendante de toute gestuelle de ce dernier et qui, possiblement, serait demandée par l’exécution du code informatique d’un virus.

Mais les programmeurs de Microsoft ont choisi de ne pas faire cette distinction et nous harceler avec des demandes de confirmation redondantes.

Si bien que l’utilisation d’un ordinateur sous Windows devient, à la longue, une tâche de plus en plus fastidieuse au fur et à mesure que le plaisir original fait place à la frustration d’avoir à se battre constamment avec son ordinateur afin qu’il exécute les tâches qu’on attend de lui.

Références :
Cinq raisons qui expliquent l’échec de Windows 8
Le patron de Microsoft annonce son départ
Steve Ballmer, l’anti-Bill Gates

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Écrit par Jean-Pierre Martel


Le déclin de Windows

18 avril 2011

En 2006, les ordinateurs d’Apple représentaient six pour cent de tous les ordinateurs américains. En décembre 2007, décembre 2008, et mars 2010, la part de marché des Macintosh était respectivement de 7,3%, de 9,6%, et de 10,9%.

Lorsqu’on regarde non pas l’ensemble des ordinateurs en service, mais seulement la vente de nouveaux ordinateurs, la majorité des ordinateurs de plus de $1,000 vendus de nos jours sont fabriqués par Apple.

Le déclin de Windows depuis quelques années s’explique par plusieurs facteurs. D’abord le fiasco de Vista. Puis l’immense popularité des nouveaux produits d’Apple, que ce soit ses lecteurs de fichiers musicaux, ses téléphones et ses iPad.

En quelques années, ceux-ci ont créé un engouement tel qu’Apple est maintenant perçu comme une compagnie innovatrice, réservant au public avide de nouveautés, les surprises les plus intéressantes.

En comparaison, Microsoft est devenue une compagnie de perdants, essuyant des échecs ou les demi-succès sur tous les fronts sauf celui des consoles vidéo.

Le succès retentissant d’Apple a été facilité par les erreurs de jugement de Microsoft. Critiquée de toutes parts pour la vulnérabilité de son système d’exploitation, Microsoft s’est contenté d’apposer des cataplasmes boiteux sur un système d’exploitation fondamentalement déficient.

Le cataplasme le plus stupide est sans aucun doute cette pseudo boite de dialogue — il s’agit plutôt d’un avertissement — demandant une confirmation lorsque l’utilisateur démarre un logiciel qui n’est pas fait par Microsoft. C’est ainsi qu’à chaque fois que vous chargez iTunes, vous devrez confirmer votre volonté de permettre qu’Apple effectue des modifications à votre ordinateur, comme si cette compagnie était une filiale d’Al-Qaida.

Personne chez Microsoft n’a eu l’idée d’ajouter une case à cocher disant : « Ne me posez plus cette question ». Non, non. De la première à la millième fois, Windows va vous écœurer avec la même question. Par contraste, sur un Macintosh, le logiciel Word de Microsoft s’ouvre directement, sans boite de dialogue.

D’ailleurs, qui double-clique un raccourci si ce n’est pas dans le but de charger cette application ? Alors pourquoi demander une confirmation ?

Lorsque l’utilisateur double-clique un raccourci ou son exécutable, cela génère des événements spécifiques ; en d’autres mots, Windows peut faire la distinction entre la requête d’exécution d’un logiciel déclenchée par la souris de l’utilisateur et une requête indépendante de toute gestuelle de ce dernier et qui, possiblement, pourrait être actionné par le code informatique d’un virus.

Mais les programmeurs de Microsoft ont choisi de ne pas faire cette distinction et nous harceler avec des demandes de confirmation redondantes.

Cette manie de Microsoft d’empoisonner l’existence de ceux qui utilisent Windows vient du fait que cette compagnie veut nous convaincre que s’il y a des problèmes de sécurité sous Windows, c’est de la faute de l’utilisateur et non de la sienne.

Selon Microsoft, c’est nous qui téléchargeons stupidement des fichiers infestés de virus. Pourquoi ces fichiers n’infectent jamais des Macintosh ? Parce que les pirates informatiques s’acharnent sur Microsoft comme la misère sur le pauvre monde. Microsoft est la victime d’un machiavélique complot, facilité par l’insouciance honteuse de ses clients…

Par ailleurs, malgré l’accélération des vitesses d’horloge des microprocesseurs d’Intel, Windows demeure tout aussi lent.

Il ne l’est pas quand votre ordinateur est neuf. Mais au fur et à mesure que vous installez de nouvelles applications, Windows s’enlise. La raison principale est la base de registre de Windows.

Cette base de registre est un fichier central dans lequel toutes les applications enregistrent leurs paramètres : code d’activation, date limite d’utilisation, derniers fichiers utilisés, préférences de l’utilisateur, etc.

À chaque fois que vous amorcez Windows, même si vous n’utiliserez que quelques logiciels au cours de cette séance de travail, le système d’exploitation prend connaissance de cet immense fourre-tout. Tout cela ralentit inutilement votre ordinateur.

Si j’étais responsable de la prochaine version de Windows, à l’installation de la mise-à-niveau, la base de registre serait scindée de manière à ce que les paramètres de chaque application soient inscrits dans un petit fichier situé dans le même répertoire que l’exécutable qui en a besoin.

Lorsque cet exécutable veut lire ou écrire dans l’immense base de données de Windows, cette tentative serait bloquée par Windows et détournée vers le fichier spécifique de l’exécutable. C’est simple et pourtant personne ne semble y avoir pensé chez Microsoft.

Sur un Macintosh, toutes les applications sont installées dans le répertoire « Applications » ou dans un sous-répertoire qui en dépend. Si vous voulez déplacer une application d’un de ces sous-répertoires vers le répertoire « Applications », vous n’avez qu’à glisser-déposer le fichier « .app » de l’un à l’autre. Sous Windows, cette manœuvre doit être complétée par l’édition manuelle (et fastidieuse) de toutes entrées de la base de registre qui pointent vers l’ancien répertoire.

Vous voulez changer votre disque rigide pour un autre de plus grande capacité ? Sur un Mac, pas de problème : il suffit d’effectuer une copie exacte de l’ancien disque pour que le nouveau disque fonctionne parfaitement. Sous Windows, il faut demander de nouveaux codes d’activation auprès de toutes les compagnies qui utilisent ce moyen de lutter contre la piraterie, soit Microsoft et Adobe, entre autres.

Vous aurez donc à appeler chaque compagnie. Puis à appuyer sur les touches de votre téléphone pour naviguer dans les menus, sous-menus, sous-sous-menus de la téléphonie de cet l’éditeur de logiciel. Vous faire dire et répéter combien votre appel est important. Puis, après dix à trente minutes d’attente, avoir à justifier auprès d’un préposé les raisons qui font que vous avez besoin d’un nouveau code d’activation. Lorsque toutes les compagnies auront imité Microsoft et auront protégé leurs logiciels par des codes d’activation, n’importe quel utilisateur de centaines de logiciels devra passer des jours ou des semaines à demander de nouveaux codes d’activation.

Il y a quelques mois, en voulant quitter Windows, j’ai eu un message de Microsoft à l’effet que je devais installer une importante mise-à-jour sécuritaire. Je n’avais pas le choix d’accepter ou de refuser : il n’y avait qu’un seul bouton et c’était pour acquiescer à la mise-à-jour. Après l’avoir téléchargée, Windows a tenté de l’installer, a échoué dans sa tentative, m’a informé qu’il reviendrait à la version précédente et a planté en essayant de revenir à l’ancienne version.

J’ai donc fait les touches Ctrl-Alt-Supp, pour redémarrer Windows et, une fois chargé, j’ai voulu éteindre mon ordinateur pour enfin aller me coucher. Mais à la fermeture, le même message, les mêmes tentatives infructueuses, etc.

Après trois cycles qui m’ont convaincu plus que jamais de l’incompétence des programmeurs de Windows, il était deux heures du matin. J’étais furieux. J’ai réussi à interdire les mise-à-jour automatiques et j’ai restauré mon ordinateur dans l’état où il se trouvait il y a plusieurs mois.

J’ai eu la paix jusqu’à samedi soir dernier alors que je recevais pour la première fois un avertissement (ci-dessus) que la copie de Windows installée sur mon portable était une version piratée. L’avertissement de Microsoft s’est répété à chaque nouvelle séance de Windows.

Ma tentative de revenir à un état antérieur a échoué et Windows a effacé toutes les dates de sauvegarde plus lointaines qui m’auraient permis de restaurer mon ordinateur à un état antérieur.

De guerre lasse, dimanche soir, j’ai cliqué sur « Resolve online now » : Windows m’a dirigé sur le site Web de Microsoft. La compagnie a effectué une vérification de l’authenticité de ma copie de Windows. Et puis, il ne s’est rien passé.

Depuis ce temps, mon ordinateur fonctionne comme avant. Ni mieux, ni pire. J’en ai conclu que la version de Windows installée sur mon portable a toujours été légale mais que cette fausse accusation de piraterie était une occasion pour Microsoft de venir épier sur mon ordinateur pour s’en assurer.

Savez-vous comment Apple combat la piraterie de ses logiciels ? En créant des mises-à-niveau tellement extraordinaires et tellement peu dispendieuses que cela ne vaut pas la peine de se chercher une copie piratée.

Pauvre Microsoft…

Références :
Microsoft Shares Plunge On Windows Decline
Explaining the shift to Macs and the decline of Windows
Analyst: Apple Stores Driving Mac Sales Growth
Macintosh

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Écrit par Jean-Pierre Martel