Une culture de fraude bien ancrée chez Desjardins

Le 2 août 2017
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Introduction

On apprenait aujourd’hui que Desjardins Sécurité financière (DSF) avait accepté de payer 1,5 million$ de pénalité pour deux fraudes.

La fraude de l’assurance prêt étudiant

C’est par le biais des Caisses populaires Desjardins que l’État québécois accorde ses prêts étudiants. Ces prêts sont garantis par l’État.

En échange de ce monopole, les Caisses Desjardins doivent assurer le suivi du remboursement du prêt à la fin des études de l’étudiant de manière à ce que l’État n’ait pas à le faire.

Les étudiants qui ne convenaient pas d’un calendrier de remboursement se voyaient automatiquement imposer une assurance remboursement dont ils devaient payer la prime.

Il y a une infinité de raisons qui peuvent expliquer le défaut de convenir d’un calendrier dont la négligence à prévenir la caisse d’un changement d’adresse. Peu importe, la prime s’appliquait.

Le suivi était donc financé légalement par les honoraires versés par l’État aux Caisses populaires et illégalement par une pénalité imposée unilatéralement par DSF auprès de ceux qui compliquaient sa tâche.

Cette fraude a duré onze ans. Elle a concerné 127 784 étudiants québécois et rapporté 22 millions$ à DSF et 1,7 million$ à la Fédération des Caisses populaires Desjardins.

Elle été sanctionnée par une pénalité d’un million$ pour DSF et le dixième par la Fédération des Caisses populaires Desjardins. Une aubaine.

La fraude à l’assurance vie épargne

À leur insu, 385 000 détenteurs d’une assurance vie épargne obtenue de Desjardins se voyaient protégés par une assurance cancer spécifique dont ils payaient une prime supplémentaire.

Dans ce cas-ci, l’Autorité des marchés financiers a imposé à DSF une pénalité de 450 000$.

Conclusion

En mars 2013, je publiais le texte VISA Desjardins et les pourrisseurs d’entreprise dans lequel je recommandais à Desjardins des destituer les responsables d’une fraude à sa division DSF.

Précision que cette troisième fraude n’a toujours pas été sanctionnée quatre ans après avoir été dénoncée.

Après avoir obtenu les coordonnées des détenteurs de carte VISA Desjardins, DSF leur proposait gratuitement une assurance solde de crédit applicable à leur carte VISA Desjardins.

Il s’agissait d’une protection offerte aux détenteurs qui deviendraient incapables de payer leur solde en cas de décès, de mutilation, d’invalidité, de perte involontaire d’emploi, ou de maladie grave.

Proposée comme gratuite, cette protection ne l’était pas puisque des frais s’appliquaient dès qu’un achat était effectué à l’aide de cette carte. En réalité, cette assurance n’était gratuite que lorsqu’on n’utilisait pas sa carte de crédit. Or toute carte est faite pour qu’on s’en serve.

À l’époque, j’avais suggéré à DSF de congédier le directeur des ventes ou le responsable de cette fraude.

En s’abstenant de punir les responsables, Desjardins a maintenu en place des gens qui ont continué de saper la confiance du public à l’égard de Desjardins. Si bien que cette institution financière est condamnée aujourd’hui à payer 1,5 million$.

Peut-être aurait-il été plus sage de mettre à la porte les vauriens au sein de l’entreprise pendant qu’il en était encore temps…

Références
Desjardins sanctionné lourdement par l’AMF
VISA Desjardins et les pourrisseurs d’entreprise

Détails techniques : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 12-35mm F/2,8 — 1/60 sec. — F/2,8 — ISO 200 — 13 mm


Post-Scriptum : Le 3 décembre 2019, à la suite d’une importante fuite de données, le PDG de Desjardins a congédié deux hauts dirigeants, dont Denis Berthiaume.

À l’époque des faits rapportés par le texte ci-dessus, ce dernier occupait le poste de premier vice-président Gestion du patrimoine et Assurance de personnes.

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