La modestie vs le sport olympique

12 avril 2012
Stade olympique de Montréal

Toute activité physique intense tend à faire augmenter la chaleur corporelle. Or la thermorégulation exige que la température du corps demeure à peu près constante et conséquemment, que cette chaleur soit évacuée.

À l’exception des sports d’hiver, il est donc impossible de participer à certaines disciplines olympiques sans se dévêtir ou de porter des vêtements moulants.

Dans le pays qui a vu naître les jeux olympiques, soit la Grèce antique, cela ne causait pas de problème puisque la honte du corps, un phénomène passager lié à la puberté, n’existait pas. C’est ainsi que des marathoniens pouvaient courir nus.

Chez les Romains, le lavage du corps à l’huile d’olive — en non à l’eau et au savon — se faisait à la vue de tous. Les bains publics comportaient des endroits où les baigneurs étaient nus.

Dans les arts traditionnels chinois, on ne voit pas cette glorification du corps humain comme chez les Grecs ou les Romains. Toutefois on doit savoir qu’avant l’asservissement de la Chine aux puissances occidentales, par temps chauds, les ouvriers travaillaient non seulement le torse et les jambes nus, mais également les fesses à l’air (à la manière des lutteurs japonais, de nos jours). Le mépris des conquérants anglais ont fait en sorte que cette coutume est aujourd’hui disparue de Chine.

Bref, la modestie, telle qu’on l’entend aujourd’hui, est une création des religions monothéistes; elle n’existe pas auparavant dans l’histoire de l’humanité. Mais puisque ces religions existent maintenant, il faut en tenir compte.

De manière générale, cela ne cause pas de problème sauf, justement quant à la pratique de certaines disciplines olympiques. Voilà pourquoi, à ce jour, trois pays n’ont jamais envoyé d’athlètes féminines aux Jeux olympiques : l’Arabie saoudite, le Qatar et le Brunei.

En Arabie saoudite, il n’existe aucune infrastructure sportive destinée aux femmes : au plus, celles-ci peuvent fréquenter des clubs de mise en forme qui n’ont souvent pas de piscine, de piste de course ou de terrain pour les sports collectifs.

Ce pays pourrait toutefois être représenté aux jeux olympiques de Londres par la participation de Saoudiennes vivant à l’étranger si celles-ci respectent les exigences de la charia en matière de tenue vestimentaire, ce qui constitue un handicap sérieux pour certaines disciplines.

La première participation saoudienne pourrait être la Saoudienne Dalma Rushdi Malhas, une cavalière de 18 ans qui étudie à l’université de Londres.

Pour ce qui est du Qatar, ce pays sera représenté cet été pour la première fois par des athlètes féminines. Lui-même candidat à la tenue des Jeux olympiques de 2020, ce pays est dirigé par une pétromonarchie éclairée qui a soutenu les révoltes arabes du Maghreb. C’est aussi dans ce pays qu’est située la station de télévision Al Jazeera.

À Londres, le Qatar sera représenté par trois Qataries : Bahia Al-Hamad (une médaillée des Jeux panarabes de 2011 en tir à la carabine), la sprinteuse Noor Al-Malki et la nageuse Nada Arkaji.

En dépit des efforts du Comité international olympique, le Brunei pourrait bien être le dernier pays à ne jamais avoir été représenté par une athlète féminine. Ce petit sultanat de moins de 400 000 habitants est situé en Asie du Sud-Est. Il peine à recruter des athlètes de bon niveau, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Référence : Arabie saoudite, Qatar, Brunei : où sont les femmes ?

Détails techniques de la photo : Olympus OM-D e-m5, objectif Lumix 3D 12,5mm — 1/500 sec. — F/12,0 — ISO 200 — 12,5 mm

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Écrit par Jean-Pierre Martel