Covid-19 : du Yo-yo à la roulette russe

Le 10 février 2022

Le Yo-yo

Depuis le début de la pandémie, ce que veulent les autorités sanitaires du Québec, c’est que nous attrapions tous le Covid-19… mais pas tous en même temps.

Après un premier confinement destiné à éviter la répétition au Québec de ce qui se passait en Europe — où des centaines de médecins mourraient par manque d’équipement de protection — la Santé publique adopta la politique du Yo-yo.

À la suite de la réduction des mesures sanitaires, les hôpitaux se remplissent. Face au danger de la saturation de ces derniers, on reporte alors les procédures médicales qui peuvent l’être et on ferme les petits commerces, de même que les salles de spectacle.

Ce qui réduit le nombre de contacts et du coup, finit par améliorer la situation dans les hôpitaux.

Et quand cela arrive, on allège les mesures sanitaires.

Mais on le sait d’avance; quand on baisse la garde, le virus revient par les moindres fissures de notre bouclier de protection.

Conséquemment, la pandémie s’aggrave. Alors on reporte encore les chirurgies et on condamne de nouveau les petits commerces et les salles de spectacle.

Et ainsi de suite.

En somme, au lieu que la lutte sanitaire soit menée sur le terrain par des préposés qui testent la population et confinent sélectivement les gens atteints, elle est menée par des technocrates qui jouent ‘à la restriction sanitaire’ en recourant à de savantes modélisations basées sur la relation mathématique entre le nombre de contacts et la contagion par le virus.

L’exaspération

Au début du printemps 2021, 53 % des Canadiens souhaitaient un renforcement des mesures sanitaires. À l’opposé, 18 % souhaitaient leur allègement tandis que 27 % les jugeaient satisfaisantes.

Mais un an plus tard, soit après deux ans de Yo-yo sanitaire, une bonne partie de la population est exaspérée.

Mon impression est que la cause de ce renversement apparent de l’opinion publique, c’est moins les mesures sanitaires en elles-mêmes, que l’impossibilité de planifier notre vie.

Prenons le cas de ce restaurateur qui a rempli ses réfrigérateurs de nourriture et qui a réembauché du personnel à la suite de l’annonce officielle selon laquelle le temps des Fêtes se déroulerait en vertu de règles sanitaires allégées.

Mais quelques jours plus tard, volteface de l’État; il apprend qu’il devra fermer temporairement les portes de son établissement parce que la situation sanitaire s’est dégradée.

On peut imaginer que si ce restaurateur savait à l’avance que quoi qu’il arrive, son restaurant devra opérer à 50 % de sa capacité d’ici la fin de la pandémie, il pourrait choisir de le fermer jusque-là ou de l’opérer à capacité réduite.

Prenez également le cas de cette personne en attente de la chirurgie d’une hanche, d’un genou ou de quoi que ce soit qui la fait souffrir depuis deux ans et qui, la veille de l’opération qu’elle prie de tous ses vœux, apprend que celle-ci est reportée encore une autre fois.

Voilà ce qui, à mon avis, est probablement la cause principale de l’exaspération actuelle d’une bonne partie de la population.

La fin de la pandémie

Dire qu’il nous faut ‘apprendre à vivre avec le virus’, cela signifie que ceux qui ont pour tâche de nous protéger ont décidé de rendre les armes et de capituler face au virus. Pour un peuple assiégé, c’est l’équivalent de lui dire qu’il lui faut se résigner à vivre avec ses conquérants.

La pandémie se terminera lorsque toute l’Humanité aura été vaccinée (ce qui n’arrivera pas) ou lorsque l’Humanité aura été ‘variolisée’ au Covid-19 à l’aide d’un variant aussi contagieux qu’inoffensif.

En dépit du fait que l’Omicron ne peut pas être qualifié d’inoffensif, est-il le dernier de sa lignée ? Personne ne le sait.

La roulette russe

Le pari de l’Occident, c’est que la pandémie touche à sa fin.

Voilà pourquoi, d’un pays à l’autre, on lève actuellement toutes les mesures sanitaires. Les pays qui résistent subissent les pressions de leur population qui ne comprend pourquoi elle doit endurer la rigueur de mesures sanitaires abolies ailleurs.

Pourtant, d’un variant à l’autre, les vaccins actuels — taillés sur mesure contre le Covid-19 ‘classique’ aujourd’hui disparu — sont encore efficaces, mais de moins en moins.

Non seulement les pays du Tiers-Monde sont encore des incubateurs à variants, mais c’est maintenant le cas de certains animaux de compagnie.

Par exemple, la souris était totalement réfractaire au Covid-19 ‘classique’; en d’autres mots, il y a deux ans, c’était impossible pour elle d’attraper le Covid-19. On a découvert récemment que ce n’est plus vrai depuis l’Omicron; la souris peut contracter ce variant.

Il est donc inévitable que certains animaux domestiques, à l’instar de la chauvesouris, soient appelés à servir de réservoirs de coronavirus et retransmettent à l’humain un nouveau variant qui échappera à nos défenses immunitaires.

Voilà ce que signifie, concrètement, laisser trainer une pandémie; le laisser-faire entraine toujours des conséquences tragiques.

Conclusion

On apprenait hier que près de la moitié de la population québécoise a contracté le Covid-19 depuis deux ans, dont deux-millions de personnes depuis le 5 décembre dernier (début officiel de la cinquième vague).

Depuis ce 5 décembre, le nombre cumulatif de décès est passé de 11 569 à 13 617. La cinquième vague a fait deux fois plus de morts que les troisième et quatrième vagues réunies. Et la vague actuelle a fait cela en quatre fois moins de temps. En somme, elle fut huit fois plus mortelle.

Cela n’a rien d’étonnant; c’est la conséquence des choix de nos autorités sanitaires; faire de l’école le tremplin de la contamination massive de la population québécoise, soit deux millions de personnes infectées au cours de la cinquième vague.

Et c’est sans compter le syndrome postcovid qui affecte un nombre indéterminé de Québécois partiellement rétablis. Des gens absents des statistiques officielles parce leur sort est dépourvu d’intérêt, semble-t-il…

Et voilà qu’on fait le pari que la pandémie est terminée. Du coup, presque plus personne ne sent le besoin de se faire vacciner.

Si par miracle, cela devait s’avérer être vrai, je serai le premier à m’en réjouir.

Ce qui devrait nous inciter au pessimisme, c’est le fiasco, jusqu’ici, de la lutte sanitaire au Québec. Un fiasco qui, à quelques détails près, est celui de l’ensemble des pays occidentaux.

Et, dans une certaine mesure, c’est l’échec des vieilles démocraties parlementaires à protéger adéquatement leur population.

Lorsqu’on pense que près d’un million d’Américains sont morts du Covid-19, on se demande ce que signifient les droits de la Personne si ce n’est pas, en premier lieu, le droit à la vie…

Références :
La cafétéria sanitaire
L’âge des révoltes
L’appui aux restrictions sanitaires
L’histoire d’un fiasco
« On se tourne les pouces », déplorent des vaccinateurs du Québec
Plus de 2 millions de Québécois auraient eu la COVID-19 depuis décembre

Parus depuis :
Faire le deuil de sa vie d’avant à cause de la « COVID longue » (2022-02-12)
Les masques sont efficaces, disent les experts, pourquoi les retirer maintenant? (2022-02-27)
Faut-il « relancer » le dépistage de la COVID-19 au Québec ? (2022-03-08)
Plus d’un adulte sur quatre infecté par la COVID-19 au cours de l’hiver (2022-05-09)
Le cercle vicieux des vagues de COVID-19 à répétition (2022-07-18)

Pour consulter tous les textes de ce blogue consacrés au Covid-19, veuillez cliquer sur ceci

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